Dans les années 60 dans Paris:

La dauphine de Philippe (dauphine, c'est une voiture) est garée sur le boulevard Pasteur (Paris 15ème).
Philippe s'affère au dessus du moteur qui faisait preuve d'une évidente mauvaise volonté.
Un instant, Philippe se redresse et note, à travers le pare-brise, sur la banquette arrière, en son milieux, la présence d'un chien . Venu de nulle part. Nous avions laissé les portières arrières ouvertes le temps de la réparation.
Philippe me fait signe de virer l'opportun fissa manu-militari . Je demande gentiment au clébar de se casser.
Pour toute réponse je le vois seulement détourner le regard pour éviter de croiser le mien. C'est un classique ça.
Dans le genre "non non je ne te connais pas , on n'a pas été présentés, tu me laches les baskets". Pensez bien, je hausse le ton, "barre toi que je lui fais". Que dalle !
Je m'installe auprés de lui et d'une franche poussée je l'éjecte hors de la dauphine. Ce clébar se ramasse sur le trottoir, se relève, fait le tour de la bagnole et remonte à l'arrière par l'autre portière . Il se réinstalle à nouveau, toujours au beau milieu du siège arrière . Retour au point de départ. Cette fois, il regarde droit devant lui en tendant le cou.
Je m'en vais retrouver philippe les mains dans le camboui et lui fais "Ecoute nous avons un problème la, il refuse de se casser le mal-appris".
Nous revenons sur le siège arrière et entreprenons de le chahuter sèrieusement cette fois . Nous pouvons le pincer , le boxer, lui taper sur le museau (et ça fait mal sur le museau). Rien n'y fait. Imperturbable qu'il est le mécréan, dans le genre "Je suis rentré dans c'te bagnole par la force des évènements et je n'en sortirai que par la force des baionnèttes". Mais quels étaient donc ces évènements ? Eh bien c'était simplement qu'il était paumé l'intrus et qu'il n'avait pas d'autre choix que de s'en remettre à la perspicacité de ces deux branques (je veux parler de philippe et moi) pour lui trouver un futur désirable.
C'est alors que Philippe remarque un fin collier avec un médaillon, et sur la médaille "Mr untel, n rue de Rennes" .
Ok , ne reste plus qu'à ramener le fugueur chez son maitre. La dauphine finit par démarrer. Nous descendons le Boulevard de Vaugirard , contournons la place Montparnasse et intense excitation du passager à l'approche de la rue de rennes . Dans la rue, on se gare. A peine la portière ouverte il se lance sur le trottoir et se rue dans le magasin d'un traiteur pour aller sauter sur son maitre enfin retrouvé. Nous expliquons les circonstances de cette rencontre .
Il nous a peut-ètre bien dit merci le monsieur mais le fait est que nous serions bien reparti avec en prime , en guise de remerciements quoi, un de ces petits jambonneaux qui pendaient au plafond . Nada, que dalle. Bon ben!, au revoir M'sieur dames. Sympa ton maitre tu sais !!! Commence à comprendre pourquoi il s'était barré le cleb's.