SUITE DU MEURTRE, manif, émeutes .....

Madagascar-Tribune*
Drame à Mandritsara (SOFIA)*
L’enterrement de Sœur Marie Emmanuelle Helesbeux a viré au drame*
mercredi 6 mars 2013, par *Bill*
Madagascar-tribune


Après l’enterrement de Sœur Emmanuelle lundi 4 mars, une foule en colère
composée essentiellement de jeunes a voulu s’en prendre aux présumés
trois assassins placés sous mandat de dépôt à la prison de Mandritsara,
mettant alors en péril l’établissement pénitencier. Devant le risque
d’évasion de tous les détenus en début de soirée vers 18h 30, les forces
de l’ordre ont dû recourir à des tirs en l’air et aux jets de gaz
lacrymogène pour disperser la foule, mais en vain. La colère et la
détermination des manifestants étaient telles que les forces de l’ordre
ont tiré dans la foule - apparemment à balles réelles selon le reporter
de la radio Fivoarana Mandritsara sur radio Don Bosco ce mardi 5 mars
2013. Résultat, un jeune homme est tombé mort sur le champ et huit (8)
autres ont été blessés, dont trois (3) gravement. Aux dernières
nouvelles fournies par la Gendarmerie, un blessé grave est décédé à
l’hôpital.

Ce mardi 5 mars, la ville de Mandritsara vit encore sous la peur car la
foule de jeunes a continué de réclamer justice pour le meurtre également
du jeune homme tombé sous les balles des forces de l’ordre. Manifs en
ville suivies de pillages de quelques échoppes ; les forces de l’ordre
ont noté le pillage des domiciles des assassins présumés de Sœur
Emmanuelle. C’est dans un tel atmosphère que quatre (4) ministres sont
sur le terrain pour appeler la population à la raison et calmer cette
foule en colère. Une réunion avec les autorités locales, les notables et
les religieux a été organisée et des messages d’apaisement ont été
lancés par ces autorités civiles, appuyés par ceux des « sojabe » et des
évêques de la région. Ce mercredi 6 mars, le calme est revenu à Mandritsara.

*L’Express de Madagascar*

L'Express-Mada
*MEURTRE D'UNE SOEUR: Tension extrême à Mandritsara*
06/03/2013
*Des individus brandissant des armes blanches écument les rues de
Mandritsara après le meurtre de Sœur Emmanuelle Helesbeux. Hier, des
pillages ont éclaté, les sites stratégiques sont hautement surveillés.*
Une bombe hu­maine éventre la ville de Mandri­tsara. Hier, jusqu'à 200
personnes sont descendues dans les rues, réclamant haut et fort que
trois détenus de la maison centrale, mis en détention préventive lundi
après-midi pour le meurtre de sœur Marie Emmanuelle Helesbeux, leur
soient livrés pour subir la vindicte populaire. Des boutiques ont été au
passage mises à sac et les maisons de deux des prévenus ont été
incendiées. Lundi en début de soirée après le défèrement, les mêmes
manifestants ont pris d'assaut le centre carcéral de Mandritsara aux
alentours de 18h30, pour essayer d’arracher les trois prévenus aux
pénitenciers.
Du coup, ces derniers ont fait parler leurs armes automatiques, faisant
deux morts et huit blessés parmi la foule. L'une des personnes tombées
sous les balles des agents pénitenciaires, a été tuée sur le coup si la
deuxième a succombé sur son lit d'hôpital dans la matinée d'hier. En
revanche, certains des rescapés ont été frappés de projectiles dans les
jambes, en plein ventre et à la poitrine.
La tension est montée de plusieurs crans après ce coup de force. Hier
dès le lever du jour, près de 150 individus furieux ont rameuté.

*Inquiétude du gouvernement*
Exhibant des banderoles, ils ont marché dans tout Mandri­tsara pendant
que d’autres s'attroupaient au foyer des jeunes où sont placées les
dépouilles des manifestants qui ont perdu la vie. Les rangs du
fokonolona en rage se sont renforcés en fin d'après-midi.
« L'heure est grave », confie un employé de l'Hôpital Vaovao Mahafaly
(HVM) à Mandritsara. « En temps normal, croiser des individus qui se
promènent avec des armes blanches est une scène tout à fait habituelle.
L'atmosphère est toutefois délétère du fait que leur nombre s'est
multiplié. Ayant les nerfs à fleur de peau, ils brandissent depuis hier
des machettes, des coutelas et des coupe-coupe », s’inquiète-t-il.
Dans cette vive tension, les forces de police, la compagnie de la
gendarmerie et le pénitencier ont constitué un bloc. Hier, des éléments
sur le qui-vive se sont planqués aux sites stratégiques tels que la
station de la Jirama. En même temps, les casernes et la prison sont
placées sous haute surveil­lance.

Avant que Mandritsara ne se transforme en poudrière, le gardien, le
coiffeur et le boucher, jetés en prison pour le meurtre de la religieuse
française, ont été transférés en catimini dans un autre centre de
détention hier au crépuscule. Le convoi a quitté Mandritsara vers
6 heures du matin pour atteindre Antsohihy en début d'après-midi. Aux
dernières nouvelles, les prisonniers seraient en route pour Tana et
seront détenus à la maison de force de Tsiafahy.
Hier après-midi, une délégation gouvernementale, conduite par la
ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa, et son homologue de
l'Intérieur, Florent Rakotoarisoa, s’est dépêchée en hélicoptère dans la
ville déchirée hier après-midi, accompagnée de la ministre de la
Décentralisation, Ruffine Tsiranana, et de celui de l'Enseignement
supérieur et des Recherches scientifiques, Etienne Hilaire
Razafindehibe, deux ministres natifs de Mandritsara. Mis au parfum de
l'arrivée de ces membres du gouvernement, la masse humaine en état
d'énervement s'est rendue à l'aéroport pour les accueillir et manifester
leur colère. Une réunion avec les notables a eu lieu dans la soirée pour
apaiser la tension. Prêts à toute éventualité, des gendarmes aux aguets
ont tenu à l'œil la libellule.
*Seth Andriamarohasina*
*Mercredi 06 mars 2013*
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*L’Express de Madagascar*

L'Express-Mada
*MANDRITSARA: Une religieuse de 82 ans assassinée*
*Le corps mutilé d'une nonne française gisait en plein marché de bétail
samedi à Mandritsara. Trois individus qui lui devaient quatre millions
d'ariary au total, ont été arrêtés.*
Des prêts à fonds perdus et au prix de la vie, pour une bienfaitrice.
Attirée dans un guet-apens par trois individus qu'elle a aidés pendant
leurs moments difficiles, Marie Emmanuelle Helesbeux, de la congrégation
des sœurs de la providence à Mandritsara, a trouvé une mort atroce.
L'avant-bras et la paume de la main droite de cette religieuse de 82ans
avaient été arrachés lorsque son corps sans vie a été retrouvé en plein
marché de bétail, à Sabotsibe Ambohi­mandroso, samedi vers 6 heures du
matin. Selon les explications apportées par la gendarmerie qui travaille
d'arrache-pied sur cette affaire avec la police, la mutilation serait
due à des morsures de chiens errants. En revanche, l'octogénaire a été
de visu battue à coups de bâton à la tête et étranglée à mort.
L'expertise révèle des ecchymoses sur le côté gauche de son visage et
des marques de strangulations sur son cou. Le crime a été commis dans la
nuit de vendredi à samedi. Une série d'arrestations s'en était suivie
après la découverte macabre.
Trois suspects qui devaient chacun de l'argent à la défunte, se sont
fait coincer tour à tour. Âgé de 42 ans, l'un de ses anciens gardiens
s'est fait cueillir dans la matinée de samedi.

Aveux
Ce dernier doit à la victime une somme d'un montant de 1,2 millions
d'ariary, à la lumière des enquêtes préliminaires. La religieuse
l'aurait de surcroît aidé financièrement dans la construction d'une
maison. Lorsqu'il a été défaillant dans le remboursement, il lui aurait
été suggéré de vendre.
Soumis à un feu roulant de questions, le gardien a lâché le morceau pour
balancer un homme de confiance de sœur Marie Emmanuelle. Coiffeur de
métier, cet individu de 26 ans s'est pris dans les filets de la police
samedi, à une heure tardive de la nuit. Il n'a trouvé aucune issue,
lorsque les forces de l'ordre ont débarqué chez lui vers minuit. Les
limiers de la police ont mis la main sur le téléphone portable de
l'octogénaire, lors d'une perquisition effectuée dans son atelier, hier
en début de matinée. Le quidam devait à la défunte, une somme de deux
millions d'ariary, selon la gendarmerie. Des témoignages révèlent en
revanche, que la malheureuse avait en lui, une confiance aveugle. Elle
l'aurait chargé de veiller aux fonds qu'elle a prêtés aux familles qui
ont sollicité ses aides financières.

En poursuivant les investigations, les limiers ont réussi à remonter de
fil en aiguille jusqu'à un jeune boucher de 26 ans qui devait encore
payer à la bienfaitrice près de 800000 ariary sur les 1,2 millions qu'il
a empruntés. Un règlement de compte est le mobile privilégié de ce
meurtre avec préméditation. Pour ne pas avoir à rem­bourser, les trois
suspects, dont l'homme de confiance de la religieuse est le cerveau
présumé, auraient mis au point le crime.
« Les trois hommes ont avoué avoir tué la sœur » a déclaré à l'AFP Eric
Benty, commissaire de police de la ville de Mandri­tsara.



*Lundi 04 mars 2013*