Les criquets envahissent Madagascar
Une autre catastrophe pour une région déjà éprouvée par le cyclone HURANA.
C'est incroyable, et désolant. Le pays va vraiment à la dérive, un vrai crève cœur !!
Avis perso:
les criquets, je les ai rencontré plus d'une fois dans le sud-ouest de madagascar. D'abord,
le ciel s'assombrit,
vous vous dites , le temps se couvre ! eh bien non! Ce ne sont pas des nuages, ce n'est pas la pluie non plus,
ce sont les criquets. Ils s'installent et dévorent, dans un bourdonnement oppressant,
toutes cultures sur leur passage. la population paniquée se lance dans les champs
équipés de casseroles et autres tambourins pour faire le plus de bruit possible afin d'empécher
ces foutues sauterelles d'attérir. Moyens bien dérisoirs. Si elles attérissent, elles bouffent tout et
c'est une récolte perdue pour l'année. Dramatique pour les paysans.
Je me hasarde à en appeler ici à Bernard Ramanantsoa, directeur des Hautes Etudes Commerciales ,
pour qu'il intervienne auprés de La CCIP.
Aprés ètre venu au secours du Mali, Monsieur le président, venez en aide à la zone de Tuléar
doublement meurtrie par les inondations et maintenant
l'envahissement des criquets. Monsieur le président, n'oubliez pas Madagascar. Mais surveillez bien
ou vont vos éventuelles donations. Que le consul en place assume. Je lis en fin de rapport
qu'ils n'ont pas l'argent pour acheter les pesticides. N'envoyons pas l'argent, envoyons trés vite les pesticides.
L'appel au secours, le voici:
Une invasion de criquets à Madagascar d'une gravité extrême dévore depuis plusieurs semaines
toutes les cultures du sud-ouest de Madagascar menaçant les maigres moyens
de subsistance d'une population déjà très vulnérable (La région de ma tendre enfance).
Photo: AFP/Bilal Tarabey
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En février, le cyclone Haruna a créé les conditions d'humidité favorables
à la prolifération de ces insectes migrateurs et faute d'avoir enrayé la
crise à temps, leur population a atteint 500 milliards, selon une récente
mission de comptage. «En une journée, on a compté cinq essaims sur un
trajet de 20 kilomètres, donc c'est vraiment extrêmement grave, c'est toute
la population malgache maintenant qui est concernée», explique Tsitohaina
Andriamaroahina, directeur de la protection des végétaux au ministère
malgache de l'Agriculture, et chef de la mission associant l'organisation
des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Le gouvernement avait déclaré l'état d'alerte dès novembre, qualifiant
l'invasion de «calamité publique». Mais la majeure partie du budget du
centre national antiacridien part en salaires tandis que les fonds
internationaux se font attendre. «Je ne peux que me mettre à genoux devant
le fait, ça me fait mal au cœur», se désole M. Andriamaroahina, totalement
impuissant. En un jour, jusqu'à 100 000 tonnes de végétation verte peuvent
disparaître: riz, pâtures, maïs, canne à sucre, les criquets avalent tout,
privant de leurs récoltes une population vivant déjà à 70% sous le seuil de
pauvreté.
«Il n'y a plus rien à manger»
À Sakaraha (Le point de bifurcation pour se rendre soit à Tuéar,
soit à Tananarive par Fianarantsoa sur la N7),
à environ 130 km de Tuléar, le spectacle est dantesque. Un
gigantesque nuage noir surgit à l'horizon. Des millions de criquets formant
un essaim de 15 km de long, filent au ras du sol à 20 km à l'heure, en
silence entre les voitures et les passants. Des automobilistes, ahuris,
s'arrêtent pour photographier la scène. La scène se reproduit non loin dans
le village d'Andiorano où un essaim s'abat sur des plantations de cannes à
sucre sous les cris affolés des enfants. «Après le passage des criquets il
n'y a plus rien à manger pour les femmes et les enfants, les bêtes n'ont
plus rien à manger non plus, on souffre beaucoup», raconte Zefa Vilimana,
propriétaire d'un champ de cannes à sucre, dont les longues feuilles vertes
ont été grignotées de toutes parts. À cause des criquets, ces cannes à
sucres ne seront pas sucrées, donc plus difficiles à vendre.
Plus au sud, à Ranohira (Mais c'est quasiment chez moi....),
un autre cultivateur, Joseph Rakoto, a perdu la
moitié de ses récoltes de riz depuis le passage des essaims. «On achète
nous-mêmes des pesticides contre les parasites des rizières mais ce n'est
pas efficace contre les criquets. Les autorités ne nous donnent rien (...)
je cherche d'autres boulots pour me nourrir maintenant», se plaint-il. La
FAO, dont les experts étaient sur place fin avril, estime que plus de la
moitié des 22 millions de Malgaches sont désormais menacés dans leur
sécurité alimentaire et nutritionnelle et compare la situation à celle de
1997, date de la dernière grande invasion acridienne qui avait coûté 60
millions de dollars.
Un traitement par pesticides
Les autorités de Madagascar, aux mains d'un gouvernement de transition
depuis le renversement de l'ancien président Marc Ravalomanana en 2009, ont
tenté d'apporter une réponse en 2010-2012 alors que la situation était
encore au stade de "résurgence", moins grave que l'invasion, mais les
financements ont manqué. Un nouveau plan vient d'être élaboré par la FAO
pour 2013-2016 avec le ministère de l'Agriculture. Il est trop tard pour
faire de la prévention, mais les larves et les essaims peuvent être traités
par des pesticides. Ce plan a cependant besoin de 17 millions d'euros d'ici
juin et de 31,5 millions d'euros en tout pour pouvoir démarrer en septembre
le traitement par voie aérienne des millions d'hectares touchés.
«Le gros problème qu'on a ici, c'est le manque d'argent. On ne peut pas
acheter de pesticide, on ne peut pas acheter de carburant. Les agents sur
le terrain, les chefs de poste ne peuvent pas effectuer leur travail, du
coup nous ne travaillons pas, les agriculteurs souffrent et les criquets se
multiplient», constate en attendant M. Rakotovao Hasibelo, responsable de
la lutte terrestre antiacridienne à Sakaraha.
Nota-bene:
Si quelque part, le Mali, c'est un peu la France, Madagascar, c'est aussi la France.
Va falloir assumer.